Histoire et Symbolique de l’éventail

Plus qu’un accessoire finalisant la tenue ou qu’un objet utilitaire permettant de se rafraichir à la seule force du poignet, l’éventail est un objet mystérieux, hautement symbolique et aux nombreux usages, dont certains sont vieux de plusieurs millénaires. Estéban vous emmène à la découverte de cet objet riche de culture et d’Histoire…

L’éventail, instrument de pouvoir et de protection

Eventail dans l'antiquité

On trouve les premières traces de l’éventail dans l’Egypte Antique. Les premiers éventails raffinés étaient alors réservés à l’élite dirigeante. Si l’usage des palmes et autres branchages à larges feuilles était bien sûr très commun pour s’éventer dans ces contrées arides, celui d’éventails en plumes (notamment d’autruche) était alors l’apanage des pharaons. La plume, issue d’un être faisant le lien entre le ciel et la terre, capable de s’élever haut dans les airs, symbolisait en effet la protection que le souverain garantissait à son peuple (probablement l’une des origines de l’expression « prendre sous son aile »). Les Rois de nombreuses civilisations ont d’ailleurs fait des plumes un attribut royal, qu’il s’agisse de couronnes, de sceptre …ou d’éventails. Chez les Egyptiens, le choix de plumes d’autruche avait également un sens particulier. Cette dernière, de par sa forme singulière (une largeur égale de part et d’autre de l’axe central – ce qui n’est pas le cas pour des autres plumes) est un attribut de la déesse Mâat, déesse de la justice, de la vérité et de la rectitude. Une symbolique importante pour le Pharaon qui se doit de prendre les bonnes décisions en ce qui concerne les affaires du Royaume.

L’éventail dans les rituels religieux

Mais l’Histoire du pouvoir – notamment religieux – accorde également à l’éventail une autre fonction, pour le moins… ésotérique. Des sources grecques de l’époque antique évoquent en effet le problème récurrent des mouches envahissant les autels destinés aux Dieux, où des offrandes alimentaires étaient régulièrement disposées. Alors appelé esmouchoir, l’éventail permettait de préserver les aliments des mouches, vecteurs importants d’épidémies. Plus tard, la récupération du flabellum (grand éventail de plumes ou de feuilles porté par un long manche) par l’Eglise catholique poursuivit cette tradition, nourrie par la croyance que l’air en mouvement permettait de chasser les mauvais esprits (dans l’imaginaire chrétien, les mouches sont associées aux maladies, au péché et au diable). C’est pourquoi on trouvait régulièrement des flabella près des autels, destinés à protéger les calices des esprits malveillants.

L’éventail en Asie

En Asie non plus les mouches n’étaient pas en odeur de sainteté : dans le Kojiki, texte ancien qui regroupe différents récits mythologiques japonais, le bruit des mauvais esprits est comparé à celui d’un essaim de mouches. L’idée d’un éventail comme instrument de « purification » était tellement ancrée qu’à la Cour Impériale du Japon, ce sont les prêtres bouddhistes qui étaient assignés à leur fabrication. Les éventails ainsi conçus permettaient non seulement d’écarter les souffles malfaisants mais de « s’imprégner » des textes sacrés (préalablement imprimés sur les panneaux de l’éventail) en s’éventant avec !

Eventail en Asie

L’éventail a, dès son origine, été intimement lié au domaine du sacré. Les premiers usages « laïcs » de l’éventail connus de l’Europe doivent leur existence à la route de la soie, qui a permis d’importer des objets et produits issus du monde asiatique. Car, dans l’imaginaire collectif, l’éventail est un objet chinois ou japonais. Et à juste titre…

L’évolution de l’éventail à travail le temps

Les Éventails Fixes et Brisés

Les éventails ont d’abord été fixes (on parle alors d’éventails « écrans »). Faits de plumes, de bois ou de végétaux tissés ensemble, ces éventails fixés à leur manche étaient forts utiles pour se rafraichir mais pas toujours très pratiques, tant dans leur format que dans leur maniement (les plus grands formats nécessitaient un porteur – fonction ô combien honorifique dans l’Egypte Antique).

Ces éventails furent peu à peu remplacés par des éventails « brisés », plus commodes grâce à leur capacité à se replier. Constitués de fines lamelles indépendantes de bois ou d’ivoire reliées ensembles par un ruban, on en trouve trace en Europe dès l’Empire Romain mais également en Asie, dès le 7ème siècle avant JC. Outre ses fonctions de ventilation et d’apparat, il prit un autre usage dès lors que ses lamelles de bois furent remplacés par du métal : celui de signe de ralliement sur les batailles ou d’arme de défense lors des combats au sabre, utilisé par la classe des samouraïs du Japon féodal.

L’Invention du Sensu Japonais

Sensu japonais

Ce modèle d’éventail perdura jusqu’à l’invention du sensu japonais (ou Ogi) au 7ème siècle de notre ère. Une trouvaille que, selon certains récits de l’époque, les chinois regrettèrent de ne pouvoir s’attribuer, tant l’invention s’avérait tout à la fois pratique et esthétique. Et en effet, les premiers éventails pliés arrivèrent en Chine relativement tard, durant la dynastie Song (960-1279).

Inspiré des ailes des chauve-souris, l’éventail plié japonais désigne en ensemble de brins de bambous ou de lamelles de bois rivetés ensemble à une extrémité et reliés par une feuille de papier pliée en accordéon. La pratique du pliage étant un apanage notable de la culture japonaise (où l’origami recèle toute une philosophie), il n’est point surprenant d’apprendre que c’est au Japon que naquit le fameux éventail « plié » que l’on utilise encore aujourd’hui.

La Sophistication des Éventails Japonais

Comme dans beaucoup d’autres domaines, le Japon apprécie la sophistication. Les éventails pliés prirent donc rapidement une stature de quasi œuvre d’art. Les structures en bois, souvent laquées, étaient constituées d’essences odorantes comme le bois de santal ou le bois de Hinoki (aussi appel « faux cyprès) offrant un délicat parfum au porteur de l’éventail et à son interlocuteur. La pièce centrale de l’éventail, quant à elle, était faite de papier washi (un papier en fibres de mûrier, particulièrement résistant) ou de soie, selon les usages et les types d’éventails. Car le sensu au Japon fut bien plus qu’un accessoire du quotidien…

L’éventail, véritable art de vivre

L’Éventail dans la Vie Quotidienne Japonaise

Jusqu’à l’époque moderne, le sensu était présent dans chaque aspect de la vie des japonais. Accessoire tant féminin que masculin, il n’a guère d’équivalent occidental tant ses symboles et fonctionnalités sont multiples.

éventail japonais

Dans une culture où donner des objets en mains propres fut longtemps considéré comme impoli, l’éventail permettait notamment de faire le lien entre les individus, d’établir une sorte de dialogue discret entre deux interlocuteurs. Plié, il permettait de montrer quelque chose sans avoir à montrer du doigts ; déplié, il servait de plateau improvisé pour tendre un objet à quelqu’un. De par sa forme en extension (il s’élargit à mesure qu’il se déplie), l’éventail pouvait également évoquer le cheminement spirituel, l’ouverture, la prise d’envergure. Offrir un éventail permettait alors de transmettre des vœux de prospérité (« que votre vie, vos richesses se déploient comme cet éventail »). Outil de courtoisie et de bienséance, l’éventail permettait également de dissimuler poliment un rire ou d’agir comme une barrière de protection lors des salutations ou de présentations de condoléances (l’éventail était alors tiré du kimono et posé entre les deux interlocuteurs). Aujourd’hui encore au Japon, offrir un éventail est un geste apprécié, sans avoir rédigé au préalable un petit message à son destinataire comme auparavant, directement apposé sur le papier qui le compose. Ainsi proche des yeux de son propriétaire, le message y prend une emphase particulière. Cet usage de l’éventail comme de support d’écriture apparaît très régulièrement dans les histoires et contes romantiques de la culture nippone, contribuant à donner à l’éventail un rôle de messager et d’ambassadeur des plus poétiques.

L’Éventail dans les Arts Japonais

Mais comment parler de l’importance de l’éventail au Japon sans évoquer son usage séculaire dans la danse (notamment des geishas), le théâtre (Nô ou Kabuki) ou les arts martiaux ? Il existait d’ailleurs un nom d’éventail particulier pour décrire l’accessoire avec lequel les geishas réalisaient la fameuse danse de l’éventail (un enchaînement de poses évoquant une histoire, empruntant les codes du théâtre) : le Mai-ōgi (le plus souvent fait de soie et décoré de splendides motifs). Dans le théâtre traditionnel justement, chaque acteur était doté d’un éventail qui évoquait le caractère du personnage et donnait de l’emphase aux gestes. Connu pour son épure, cette forme de théâtre offrait à l’éventail des figurations multiples : celle d’une rame, d’une épée, d’un couteau ou d’un plateau. Parfois aussi, il permettait de symboliser la neige, la pluie ou le soleil. Enfin, dans certains arts martiaux, l’éventail pouvait s’intégrer aux techniques de combat utilisées pour désarmer de l’adversaire.

On constate ainsi que, loin du gadget ou du détail vestimentaire, l’éventail est un objet riche de sens et de symboles, aussi complexes et raffinés que sa composition est simple et rudimentaire.

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